La Culture
contre
Les extrêmes
droites
contre
Kit à destination
des artistes pros
amateur·ices
et tous les acteur·ices
de
La Culture
« Dansons,
sinon tout est perdu »
Pina BAUSCH
Préambule
Nous sommes le collectif Corps et Graphies et nous nous étions donné un plan d’action pour 2027 : sensibiliser à l’impact de la montée des idées d’extrême droite, en proposant des ateliers d’initiation et d'anecdotes historiques sur les chants et les danses qui ont marqué l’histoire des luttes contre les oppressions.
Mais ce dimanche 9 juin, l’histoire s’est subitement accélérée...
Emmanuel Macron a décidé de jouer avec le feu, sans mesurer, sans doute, les conséquences notamment sur le secteur culturel...
Dès le mois prochain, toute culture qui n’est pas conforme à l’image que les réactionnaires fantasment de la France pourrait être désormais jugée comme accessoire, dégénérée voir même invasive.
Ce sont aussi la sécurité et les libertés qui sont en jeu : la façade policée des candidat·es souriant·es masque médiocrement les groupuscules violents qui les soutiennent, et qui s’impatientent ouvertement de pouvoir célébrer la victoire en allant “casser du pédé ou de l’étranger”. Leurs menaces sur les réseaux sociaux sont ... explicites
Un bon graphiqueti
vaut mieux
qu’un long discours
Aujourd’hui en France
15 %
ont mordu à l’hameçon tendu par des idéologues du repli sur soi aux élections européennes
53 %
environ des personnes en âge de voter
se sont abstenues lors des élections législatives de 2022
41 %
des plus de 15 ans ont pratiqué
(en amateur au moins) une activité de loisir créatif, artistique ou scientifique
ces 12 derniers mois
Nous vous faisons parvenir ce fascicule pour rendre visible pourquoi et comment vous pouvez jouer un rôle-clef dans ce moment historique.
Plus d’un tiers des français·es sont des « créatif·ves culturel·les», sensibles avant tout à l’art, la liberté et la créativité.
Or, comme dans l’ensemble de la société française, une partie d’entre elle et eux sont des abstentionnistes… avec qui vous avez parfois un lien privilégié !
Dans les prochaines pages, vous trouverez des exemples concrets de :
1 - Ce que le RN met dans son programme à ce sujet
2 - Ce que le RN vote au niveau local et national sur la culture
3 - Ce qu’il s’est passé dans l’Histoire lorsque des partis d'extrême
droite sont au pouvoir
4 - Ce qu’il se passe aujourd’hui à l’international
5 - Des exemples d’artistes qui se sont engagé·es pour ou contre ces régimes
6 - Ce que vous pourriez faire pour entrer dans la danse et faire porter votre voix
Sommaire
1
La Culture dans les programmes de l’extrême droite en France
2
Ce que le FN/RN a voté au niveau local et national
3
Ce qu’il s’est passé
à travers l’Histoire
4
Ce qu’il se passe
à l’international aujourd’hui
5
Des artistes qui se sont engagé·es contre l’extrême droite
6
Et toi,
que peux-tu faire ?
1
La Culture
dans les programmes
de l’extrême droite
en France
Pour les partis d’extrême droite, la Culture, c’est avant tout
des économies.
Marion Maréchal a déclaré être « pour la suppression des régimes spéciaux notamment celui des intermittents du spectacle qui coûte un milliard d’euros par an. Il est ruineux et n’existe nulle part ailleurs en Europe ».
Lors de sa candidature aux élections européennes, une de ses propositions était la suppression de l'Agence exécutive européenne pour l'éducation et la culture.
C’est également un outil de propagande :
il s’agira d’instaurer une préférence nationale dans la culture, qui serait selon eux une manière de préserver l’exception culturelle française.
Dans le programme de Marine Le Pen de 2017, les sept propositions pour la culture sont regroupées sous le chapitre « Une France fière », et font toutes la promotion d'une « culture patriotique de proximité ».
Les actions prévoient la valorisation de la culture française, de l’identité nationale, de la langue française et du patrimoine.
En 2022, Le Pen annonce vouloir interdire l’usage de langues étrangères dans la communication et la publicité en France, et créer une « Union Francophone ». Elle prévoit également la création d'un
« service national du patrimoine » ouvert aux jeunes de 18 à 24 ans, ainsi qu’une augmentation du budget annuel consacré à la restauration des monuments ( qui passerait de 330 millions à un milliard ).
Du côté de Reconquête, le souhait est d’« affirmer les racines de notre civilisation européenne et chrétienne ». Aux élections européennes de 2024, le parti propose d'« inscrire dans les traités la mention des racines grecques, latines et chrétiennes de l’Europe », de « favoriser la préservation et la mise en valeur du patrimoine culturel historique européen en récupérant les fonds des programmes culturels propagandistes comme Europe créative » (i.e. : le programme culturel européen favorisant la diversité culturelle), et d'« assumer une diplomatie civilisationnelle ».
Du côté de Reconquête, le souhait est d’« affirmer les racines de notre civilisation européenne et chrétienne ».
Aux élections européennes de 2024, le parti propose d'« inscrire dans les traités la mention des racines grecques, latines et chrétiennes de l’Europe », de « favoriser la préservation et la mise en valeur du patrimoine culturel historique européen en récupérant les fonds des programmes culturels propagandistes comme Europe créative » (i.e. : le programme culturel européen favorisant la diversité culturelle), et
d'« assumer une diplomatie civilisationnelle ».
Enfin, pour les partis d’extrême droite, le secteur culturel est destiné à s’aligner avec les intérêts privés de milliardaires capables de les financer.
Marine Le Pen à l’élection présidentielle de 2022, et Jordan Bardella aux législatives de 2024, prévoient tous deux la privatisation du service public audiovisuel français, notamment Radio France et France Télévisions. Et pour les élections européennes de juin 2024,
les propositions du RN étaient uniquement tournées vers l’intelligence artificielle et le numérique, dans une logique de concurrence, avec pour objectif de créer « des champions européens du numérique ».
"La culture est une résistance à la distraction"
Pasolini
2
Ce que le RN a voté
au niveau local
et national
Essentialisme culturel
Selon Agnès Tricoire, présidente de l’Observatoire de la liberté de création, « l'extrême droite déteste toutes les formes contemporaines de culture. Elle privilégie le culte d’un patrimoine choisi, catholique et traditionaliste [...], qui serait menacé par divers dangers, l’islam, le “wokisme”, la libre orientation sexuelle, la “théorie du genre”…».
À Vitrolles, de 1997 à 2002 durant le mandat de la mairie FN, l’entrée de la salle de concert Punk Rock Alternative est murée sur l’ordre du premier adjoint ; la directrice du cinéma des Lumières est licenciée pour avoir programmé des courts-métrages parlant d’homosexualité.
Le 6 octobre 1997 à 8 heures du matin, des agents municipaux, sous ordre du premier adjoint FN Hubert Fayard, murent l’entrée de la salle de concert le Sous-Marin
(Patrick Gherdoussi/Divergence)
Octobre 2002, les Vitrollais sont appelés aux urnes. Ce jour-là, les Mégret perdent la ville. Au premier Plan, Denis militant de Ras le Front porte la plaque de la place Nelson-Mandela. (Patrick Gherdoussi/Divergence)
Promotion exclusive du patrimoine local
Dans les communes dirigées par le RN, comme Perpignan, seul le patrimoine local est plébiscité au détriment de toute forme contemporaine ou extérieure de culture, qu'ils fustigent
soit comme des menaces (i.e. : des cours de langue arabe interdits) soit comme la dégénérescence du génie occidental (i.e. : l’art contemporain).
À Vitrolles, la Place Nelson-Mandela devient la Place de Provence.
Symbolisme et simplification
Fabien Engelmann, maire FN d'Hayange, a fait du cochon un symbole de la culture française et de la République. En 2016, l’affiche titre « Le vivre-ensemble à la française », celle de 2017, le fameux «Nos traditions d’abord » et celle de 2018, « Fiers de notre culture ». Dans le même registre, le RN bataille pour promouvoir le folklore chrétien au travers des crèches (où les rois mages sont blancs). Pour la cour d’appel, la crèche installée à Hénin-Beaumont « ne présentait par elle-même aucun caractère artistique ou culturel » et la commune « a méconnu l’article 28 de la loi du 9 décembre 1905 et les exigences attachées au principe de neutralité ».
© Radio France - Jordan Muzyczka
Opposition aux aides pour le cinéma
En 2022, le RN vote pour la suppression de la redevance audiovisuelle, la taxe finançant l’audiovisuel public. Les élu·es RN locaux·ales s'opposent par leurs votes aux aides départementales et régionales destinées à la production et à la diffusion des œuvres. Iels contestent l'utilisation de fonds publics pour autre chose que les manifestations folkloriques.
Ingérence et réduction des subventions
En 1995, les maires RN ont ciblé le monde de la culture en réduisant les subventions. À Orange, le festival d'art lyrique des Chorégies a perdu ses subventions. À Perpignan, l'école d'art fermée en 2016 n'a pas rouvert et les événements comme le FILAF ont disparu. Les directeurs de théâtres et de centres culturels sont remerciés à Béziers. À Hayange, le budget du conservatoire a été amputé de 25 000 € au profit d'un concours de sosies d'Elvis Presley et d'un
one-man show de Michel Galabru. Idem à Béziers, qui remplace les festivals Swing et ceux de musiques du monde par de la musique classique, et du théâtre de boulevard. A Fréjus, l’élue LR d’opposition Francoise Cauwel lance un appel au secours pour la culture.
Censure
L’association intégriste Promouvoir s’emploie, depuis vingt ans, à limiter la diffusion des films d’auteur, contestant de nombreux visa d’exploitation du ministère de la Culture. Inspiré·es par leurs homologues d’Orange, les élu·es imposent leurs choix de livres et de journaux à la bibliothèque municipale.
3
Ce qu’il s’est passé
à travers l’Histoire
L’écrasement de la diversité culturelle sous l’Espagne franquiste
Le régime franquiste a interdit l'usage public des langues et cultures régionales telles que le catalan, le basque et le galicien dans les écoles, les événements et les médias. Le régime a promu la culture castillane et la langue espagnole comme les seuls vecteurs légitimes de l'identité nationale.
L’essentialisme
sous l’Allemagne nazie
Sous Adolf Hitler, le régime nazi a lourdement censuré et contrôlé l'expression culturelle, promouvant l'art aryen et supprimant les œuvres de Juifs, de modernistes, ou d'autres artistes considérés comme
« dégénérés ».
À partir des années 1930,
la propagande condamne les « renversements rythmiques hystériques caractéristiques des races barbares », qualifiant le jazz et le swing de « Negermusik » (« musique nègre »).
Ces styles sont bannis à partir d'octobre 1935.
Le passéisme sous l’Italie fasciste ou le régime des colonels en Grèce
Sous l'Italie fasciste (1922-1943) et la Grèce des colonels (1967-1974),
les politiques culturelles étaient largement influencées par des objectifs nationalistes et idéologiques, visant à promouvoir une image idéalisée de la nation tout en réprimant toute forme de dissidence ou de culture perçue comme subversive.
Les fouilles archéologiques et le patrimoine des sites antiques mis en valeur étaient intensifiés pour renforcer le sentiment de continuité entre la grandeur passé et le régime actuel. Les œuvres des artistes de Sophocle à Kazantzakis ont été censurées en raison de leurs caractère libéral ou critique. On pouvait être arrêté pour avoir joué la musique de Theodorakis.
La ségrégation
aux Etats-Unis
et en Afrique du Sud
Aux États Unis, jusqu’en 1968, les clubs étaient souvent organisés selon la couleur de peau de leur client·es. Les artistes noir·es avaient du mal à obtenir des contrats d'enregistrement équitables. Les maisons de disques réservaient les meilleures ressources et promotions aux artistes blanc·hes et cantonnaient les autres productions au rayon « race music ».
Il en était de même en Afrique du Sud jusqu’en 1994, poussant beaucoup d’artistes à l’exil.
4
Quand les extrêmes droites arrivent au pouvoir :
Ce qu’il se passe à l’international
Au Brésil
Dès son élection en 2018, le président Jair Bolsonaro annonce la suppression du ministère de la Culture brésilien. Tout ce qui est perçu comme une subversion des valeurs familiales traditionnelles est attaqué : les intellectuel·les, les enseignant·es et les artistes sont les premières cibles.
Sont alors à l'ordre du jour : censure, réduction des financements pour la recherche, suppression des bourses, dénonciation de la « propagande féministe et homosexuelle », démantelement des programmes scolaires.
En Italie
L'objectif du gouvernement de Giorgia Meloni est clair : anéantir la culture de gauche dans les arts. Les films jugés trop à gauche se voient refuser leurs financements ; et les artistes, écrivain·es et chercheur·euses dont les voix ne s’alignent pas avec l'homogénéité culturelle souhaitée sont mis au placard – désinvité·es de tout événement culturel, voire censuré·es, comme Antonio Scurati pour son texte très critique envers Meloni.
Depuis 2023, les rave-partys sont interdites, et leurs organisateur·ices risquent jusqu'à six ans d'emprisonnement. Parallèlement, le ministère de la Culture a annoncé le déblocage de 52 millions d'euros en 2024 pour soutenir les films et séries célébrant ceux qui « ont fait l'histoire de l'identité nationale » de l'Italie.
En Hongrie
Depuis 14 ans, le gouvernement de Viktor Orbán finance massivement les institutions fidèles au régime, tout en ignorant les autres. Résultat : les artistes et professionnel·les de la culture s’auto-censurent, ou quittent le pays, asphyxié·es par le manque de ressources. Malgré quelques bastions de résistance, notamment à Budapest, la scène artistique hongroise s'affaiblit progressivement, tandis que des projets pharaoniques comme la reconstruction du quartier du château de Buda illustrent une identité culturelle fantasmée en carton pâte.
En Pologne
Huit années de coupes budgétaires massives et de censure ont réorienté la scène artistique vers le secteur privé, et déconnecté toute une génération de jeunes artistes des sujets sociétaux. Malgré le renversement par l’opposition centriste en 2023, les artistes ont intériorisé l’autocensure et les programmateur·ices réactionnaires sont encore en place au sein des institutions publiques, montant des événements où sont dénoncés
« l'autoritarisme woke de l'art contemporain ».
Aux Pays-Bas
Le parti d’extrême droite PVV (Parti pour la liberté), récemment élu, estime que la culture serait « un hobby de gauche » (« linkse hobby »), réservé à une élite. Finis les musées, les théâtres ! L’une des premières mesures qui devrait être votée pour la culture est sur toutes les lèvres : la hausse de la TVA de 9 à 21 % sur les produits culturels. De quoi précariser tout le secteur, et rendre la culture proprement inaccessible.
Ce ne sont là que quelques exemples.
Nous aurions pu parler de la Slovaquie, la Suède, la Finlande ou encore de l’Autriche… ainsi que de tous les pays où, si elle n’est pas officiellement au pouvoir, l’extrême droite est suffisamment puissante pour imposer ses thèmes et contaminer l’espace démocratique : c’est le cas en Espagne, en Allemagne, en Grèce et en Belgique, où les votes de suppression de budget, la répression traditionaliste et la promotion d’identités nationales gagnent du terrain.
5
Des artistes
qui se sont engagé·es contre l’extrême droite
Hier Nina Simone
Aujourd’hui Kery James
Nina Simone a utilisé sa musique pour aborder les inégalités raciales et l'injustice sociale. Ses chansons comme « Mississippi Goddam » et « To Be Young, Gifted and Black » sont devenues des hymnes du mouvement des droits civiques. Elle a également participé à des manifestations et des événements pour soutenir la cause.
Aujourd’hui, des chanteurs comme Kery James font de même.
Aujourd’hui, des chanteurs comme Kery James font de même
Crédits : Arnaud César VILETTE
Hier les Penn Sardins
Aujourd’hui les Rosies d’ATTAC
Les ouvrières des conserveries de sardines, surnommées les « Penn Sardins », se sont mobilisées en chanson en 1924 après une tentative d'assassinat de Jean-Marie Le Dantec, le maire socialiste de Douarnenez qui soutenait activement les revendications des ouvrières pour de meilleures conditions de travail et des salaires plus justes.
Aujourd'hui, les Rosies d’ATTAC continuent les revendications sociales en musique.
Hier Diego Rivera
Aujourd’hui Combo Culture Kidnapper
Diego Rivera décrivait les luttes de la classe ouvrière et des peuples indigènes du Mexique dans ses œuvres. Ses fresques murales dans des lieux publics présentaient des scènes de la vie quotidienne des travailleur·euses et des opprimé·es, et critiquaient ouvertement le capitalisme et l'impérialisme.
Aujourd'hui le street artiste parisien Combo Culture Kidnapper a réalisé une fresque murale Black lives matter en face d’un commissariat de Grenoble (parking Hoche) en ouverture de la Street art fest.
Le Soulèvement, 1931 (© 2011 Banco de México Diego Rivera & Frida Kahlo Museums Trust, México, D.F. / Artists Rights Society (ARS), New York)
Crédits : Le DL/Stéphane ECHINARD
© Ai Wei Wei – Fuck off
Ai Weiwei laissant tomber une urne de la dynastie Han, 1995
Ai WeiWei
Depuis plus de soixante ans, Ai Weiwei utilise l'art pour critiquer les abus des droits de l'homme par le gouvernement chinois. Ses œuvres, installations ou films documentaires, exposent la corruption, la censure et la répression politique en Chine. Ai a été emprisonné et surveillé en raison de son activisme.
Hier Zebda
Aujourd’hui
Planète Boum Boum
Avec Motivés, les toulousains de Zebda ont repris l’hymne des résistant·es écrit par Anna Marly pour en faire un air qui a été repris dans les manifestations.
Aujourd’hui, ce flambeau est repris par le collectif Planète Boom Boom.
Créateur : Kolbe | Crédits : Bundesarchiv
Aujourd’hui, des chanteurs comme Kery James font de même
Hier Bertolt Brecht
Aujourd’hui Emilie Notéris
Bertolt Brecht a écrit des pièces de théâtre qui critiquaient ouvertement le régime nazi et les idéologies fascistes. Ses œuvres, comme La Résistible Ascension d'Arturo Ui et Mère Courage et ses enfants, utilisent la satire et l'allégorie pour dénoncer la tyrannie.
Aujourd'hui, Emilie Notéris a écrit par exemple Macronique - les choses qui n'existent pas existent quand même, pour montrer l’absurdité d’un systeme qui glisse vers un état policier.
©Gaëlle Legrand
CC BY-SA 4.0
© @worldwidezem/Konbini
Laurent Sciamma — Olivier Juszczak
Hier Le Dictateur
de Chaplin
Aujourd’hui
Haroun,
Lou Trotignon, Laurent Sciamma
Le film de Chaplin Le Dictateur (1940) est une satire puissante qui ridiculise Adolf Hitler et le régime nazi. Le film utilise l'humour pour critiquer la dictature et promouvoir des valeurs de liberté et d'égalité. Chaplin a été persécuté pour ses vues politiques et accusé de sympathies communistes.
Aujourd'hui, des humouristes comme Haroun ou Lou trotignon ou Laurent Sciamma parviennent à aborder des thèmes complexes et douloureux avec humour et finesse.
Aujourd’hui, des chanteurs comme Kery James font de même
Crédits : Médiapart
Hier Swingkids
Aujourd’hui
les femmes iraniennes
Hier les Swingkids defiaient l’interdiction du régime nazi à aller danser, les danseur·euses de twist aux États-Unis faisaient tomber les barrières qui séparaient noir·es et blanc·hes.
Aujourd'hui, les femmes iraniennes du mouvement Femmes, Vie, Liberté dansent dans la rue, et défient avec un courage inouï le pouvoir autoritaire en place et la police des mœurs.
Hier le Voguing dans les balls
Aujourd’hui des danseur·euses de Krump et de Break dans un ballet
Le Voguing naît à la fin des années 1960 à New York dans la communauté LGBTQIA+, et plus particulièrement dans les communautés noires et latinos. Énergique et théâtrale, caractérisée par le détournement des poses des mannequins du magazine américain Vogue de l’époque, elle s’inscrit comme une des composantes des balls : compétitions de danse de salon clandestines. Les danses étaient une déclaration politique permettant aux membres de la communauté de mettre en valeur leur style, leur créativité, leur individualité et d’affirmer leur présence dans la sphère publique.
Aujourd’hui, la chorégraphe Bintou Dembélé reprend et modifie le ballet Les Indes Galantes en y intégrant des danseur·euses de Krump et différent styles de hip hop . Elle pointe du doigt certains aspects de ce ballet très connu et pourtant véhiculant des stéréotypes colonialistes.
© Chantal Regnault
Portrait de Bintou Dembélé © Max Li
Hier Tomi Ungerer
Aujourd’hui
Formes des Luttes
Entre illustration, livres jeunesse et affiche, Tomi Ungerer a créé des images fortes contre le racisme. Ses livres sensibilisent les enfants à la tolérance et à l’histoire passée (nazisme, fascisme, autoritarisme) avec humour et intelligence.
Aujourd’hui, le collectif de graphistes-auteur·es Formes des Luttes gère une plateforme de mise en commun d’affiches et de créations visuelles au service de la lutte sociale.
6
Et toi,
que peux-tu faire ?
Tu peux...
Appeler à aller voter
(sur tes réseaux sociaux, dans tes spectacles, tes cours, etc.)
Attention à être prudent·e
dans la manière dont tu positionnes
le curseur « partisan »
Ca n’est pas la même chose d’aller voter :
a/ CONTRE les idées d’extrême droite
b/ POUR des valeurs progressistes (démocratie, climat, vivant, féminisme, antiracisme…) incarnées dans des libertés fondamentales menacées (liberté d’aimer, d’avorter, de s’exprimer, d’avoir le genre souhaité…)
c/ POUR le Nouveau Front Populaire
Pour mémo :
Renvoyer ta communauté
vers des initiatives
Victoire Populaire
(ex Primaire Populaire)
= Collectif citoyen (hors des partis) faisant campagne pour la victoire du Nouveau Front Populaire.
Mobilisation bénévole pour faire voter un maximum de monde aux législatives. Actions proposées : Rejoindre un accueil en ligne avec plein de bénévoles pour prendre part à la mobilisation ! Phoning, tracting, participation à des événements…
https://bit.ly/oepmobilisation30juin
Makesense x On Est Prêt = 1jour1vote
Programme de remise en forme démocratique : partage de contenus, des actus et des outils tous les jours pour s’organiser et apprendre à parler à ses proches.
1 JOUR 1 ACTION - #jevotele30juin
(sur Telegram)
1 jour 1 action de mobilisation pour élire le maximum de député·es Nouveau Front Populaire sur Telegram
Inviter à prendre ET à donner
une procuration
Te protéger contre les attaques sur les réseaux sociaux
Avant ou après avoir pris la parole, vous pouvez demander le soutien de On Est Prêt pour améliorer la visibilité de votre prise de parole et / ou être soutenu contre les haters.
> On Est Prêt a mis en place un fil Telegram pour soutenir les artistes qui se font attaquer
Demander de l’aide via message direct sur instagram
https://www.instagram.com/onestpret/
Rejoindre un cortège ou
une manifestation culturelle
Et pour la Belgique ?
https://www.cultureetdemocratie.be/numeros/culture-extreme-droite-et-populismes/